Continuer la livraison du combustible devient grotesque
Encore un défaut* avoué par Edf en ce mois de mars sur le chantier du nouveau réacteur nucléaire EPR de Flamanville ! Et celui-ci ne date pas d’hier mais de 2013. Il concerne des raccords de tuyauterie sur le circuit primaire principal. Ce circuit fermé contient de l’eau sous pression permettant de refroidir le coeur du réacteur et de transférer la chaleur dégagée par la réaction nucléaire aux générateurs de vapeur.
Et comme la cuve, le couvercle, les 8 soudures en traversée d’enceinte du réacteur, leur fabrication devait être « en exclusion de rupture » c’est-à-dire d’une qualité irréprochable qui écarte tout risque de rupture car si cet équipement lâche c’est la fusion du cœur assurée et donc la catastrophe comme à Fukushima. En clair, cette malfaçon appelée « écart au référentiel » dans le jargon précieux de l’ASN** ridiculisée constamment par EDF, est carrément grave et dangereuse.
La pression va être mise comme d’habitude sur l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour qu’elle accorde la dérogation nécessaire quel que soit le risque encouru surtout que le groupe avoue mi-mars à l’Autorité des marchés financiers « n’avoir plus aucune marge, ni en termes de calendrier, ni en termes de coûts ». Avec une mise en service reculée au mieux à 2023 soit 16 ans de chantier et une facture qui dépasse les 19 milliards d’euros d’après la Cour des Comptes, il serait temps d’arrêter les frais
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Dans son avis publié le 16 mars, l’ASN demande à EDF « de lui indiquer sa stratégie de traitement de cet écart ». Le Collectif anti-nucléaire Ouest se permet la recommandation la meilleure pour la sûreté et qui de plus mettra fin à l’hémorragie financière : l’abandon enfin du chantier . Comment peut-on continuer le chantier d’un réacteur nucléaire claironné comme le plus sûr et qui se révèle être le plus catastrophique ? Superphénix n’a pas servi de leçon.
Et pour commencer les économies, l’arrêt de la livraison du combustible en cours s’impose de toute urgence : opération inutile pour un réacteur qui n’en aura jamais besoin de même qu’une voiture qui n’est pas homologuée, ne sera pas autorisée à rouler et n’aura pas besoin de carburant. Nous le répétons depuis septembre. C’est d’autant plus irresponsable que Greenpeace a révélé en décembre 2020 que des documents relatifs à la sécurité du site de Flamanville étaient quasiment en accès libre. Ces transports à raison d’une trentaine de camions – (14 sont déjà arrivés, il reste 9 trajets de 2 camions à raison de 2 par semaine, cela va durer jusqu’en mai ) – augmentent inutilement les risques de provoquer un chaos si une urgence nucléaire s’ajoutait aux urgences sanitaires et sécuritaires.
Aussi face à l’entêtement des nucléocrates, parce que ce réacteur ne doit pas entrer en service, le Collectif anti-nucléaire Ouest réitère son appel lancé le 19 octobre 2020 à se déclarer point de vigilance*** EPR auprès du Collectif anti-nucléaire Ouest au 07 68 35 03 38 ou ( 06 45 30 74 66 / 06 08 71 79 61 / 06 84 14 58 87) ou par mail transports@can-ouest.org. Il exige l’arrêt de ces transports de livraison du combustible pour l’EPR de Flamanville (une trentaine sont prévus) et l’abandon du chantier.
* pour la kyrielle de malfacons de l’EPR, lire https://www.can-ouest.org/les-voix-antinucleaires-de-louest-n-2/
***https://www.can-ouest.org/transport-nucleaire-romans-flamanville-journal-de-bord-de-la-vigilance/
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