Ratés de l’expédition de Mox , déboires incessants de l’EPR : des signes d’une impossible relance du nucléaire

Pas besoin des écologistes pour faire échouer un envoi de Mox* au Japon, l’industrie nucléaire s’en charge très bien elle-même. C’est comme pour le fiasco de l’EPR.

ORANO a signé un contrat avec son homologue japonais NFI pour livrer 32 assemblages de MOX à la centrale de Takahama. Elle a été incapable de les fabriquer à temps, aussi l’année dernière les cargos de la compagnie maritime britanique spécialisés dans ce transport ultra militarisé, les mal-nommés Pacific Héron et Pacific Egret ne sont partis qu’avec la moitié de la cargaison obligeant ainsi les autorités françaises à réorganiser une deuxième fois tout le dispositif policier.

JLRenou sept21

Ce sont donc 16 assemblages qui devaient être chargés sur le port de Cherbourg ce 7 septembre 2022. Si le premier container a bien été chargé, le portique de chargement étant tombé en panne  après, le deuxième container n’a pas pu l’être, et a du être « retourné à l’envoyeur » (Orano La Hague) en attendant la réparation. Le premier cargo a quitté Cherbourg accompagné de la marine nationale pour attendre au large son jumeau pendant un temps indéterminé ..

 

photo Orano

Ces ratés dans cette livraison de combustible MOX ainsi que les déboires incessants dans la filière EPR, démontrent l’incapacité de l’industrie à poursuivre dans cette voie ultra risquée du nucléaire.

Au moment où les tensions internationales sont au maximum entre les Etats Unis, et la Russie ainsi que la Chine, que la centrale de Zaporijjia est une menace insupportable pour l’Europe, dans une zone de guerre où elle en devient la principale arme et la principale cible, comment peut-on envisager un tel transport par mer déjà hautement dangereux en temps normal ?

Rappelons que le plutonium est un poison radioactif pouvant entraîner un cancer du poumon au millionème de gramme inhalé. Espérons que grâce à l’incompétence de l’industrie nucléaire, cette cargaison à destination du Japon ne quitte jamais le port de Cherbourg.

Le Collectif anti-nucléaire Ouest appelle chaque citoyen conscient du risque, à se mobiliser pour obtenir l’arrêt du nucléaire, toute relance en étant bien sûr exclue. L’extraction du plutonium dit « retraitement » à l’usine de La Hague doit être abandonnée, le projet de mégapiscine** en serait forcément remis en question.

* mélange d’uranium et de plutonium extrait des combustibles usés à l’usine de La Hague,

https://www.can-ouest.org/communique-du-3-juillet-2017/

** https://www.can-ouest.org/une-megapiscine-nucleaire-de-plus-a-la-hague-non-merci-ni-ici-ni-ailleurs/

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