La France Nucléaire : après les maxi, les mini.

Le réacteur nucléaire EPR devait être le plus puissant des réacteurs au monde avec ses 1650 MW. Mais le problème critique sur l’EPR de Taïshan en Chine révèle qu’à cette puissance, les gaines* ne tiennent pas et que la filière EPR est probablement inexploitable. Qu’à cela ne tienne, campagne présidentielle oblige ! La mise en service de l’EPR de Flamanville est hypothétique mais six autres mastodontes sont déjà promis et les élus de la Normandie à la région Rhône-Alpes en passant par les Hauts de France se pressent pour les réclamer.

Ce n’est pas tout ! Mr Macron qui semble se prendre pour un père Noël a d’autres joujoux à distribuer en puisant dans la cagnotte de 30 milliards d’euros de France Relance : il pourrait promettre cette semaine en déplacement à Belfort, des mini réacteurs nucléaires de la catégorie SMR mais attention la commercialisation ne se fera pas avant 2035 au mieux ! Le coût prévisionnel par MW installé serait triple de celui réel de l’éolien, sans compter les dérives comme les 19 milliards d‘euros de l’EPR de Flamanville selon l’estimation de la Cour des comptes en 2020, combien en fin de chantier..?. L’IRSN met en garde dans sa note du 7 octobre 2021 sur les SMR d’une réduction précipitée des dispositifs de sûreté.

Rappelons qu’il y a mieux , plus rapide, plus sûr et moins coûteux pour résoudre l’urgence climatique : se tourner enfin vers une société de la sobriété énergétique et des renouvelables. Le nucléaire n’a jamais été une solution mais un problème tant environnemental, sanitaire que financier avec ses déchets radioactifs, ses catastrophes cauchemardesques et et ses coûts astronomiques qui pourraient conduire EDF à la faillite.

Le prix du kWh n’a pas fini de flamber , EDF est lourdement endettée à hauteur d’au moins une quarantaine de milliards d’euros, auquel s’ajoute 100 milliards d’euros pour le rafistolage des réacteurs de plus de 30 ans (durée initiale prévue) soit actuellement 51 réacteurs sur 56 ainsi que 35 milliards d’euros du projet d’enfouissement des déchets nucléaires CIGEO à Bure. Pour les 6 nouveaux EPR à la sûreté au rabais , il faut trouver au minimum 45 milliards. La Cour des Comptes a jugé en 2020 qu’ EDF n’en avait pas les moyens. Les nucléocrates mènent la France à la ruine et peut-être l’Europe si celle-ci laisse rentrer le nucléaire dans la finance verte. Pour le moment, l’Allemagne, l’Autriche, le Luxembourg, l’Espagne s’y opposent.

A ce gouffre financier, viennent s’ajouter de mauvaises nouvelles pour EDF* et l’Etat nucléaire français (qui vient de perdre le contrat dit «du siècle »  des sous-marins australiens sur injonction des USA). Suite à la guerre commerciale engagée contre Pékin par les USA et ses alliés, Londres remet en question les projets de réacteurs à Sizewell et Bradwell au motif que le partenaire d’EDF est chinois.De plus, les USA auraient, là aussi, envie de placer des réacteurs de leur production sur le site de Wylfa. Pour le moment, le chantier d’Hinkley Point n’est pas remis en question mais il prend le chemin du fiasco de Flamanville avec retard, malfaçons et inflation des coûts

10 ans après le début de la catastrophe de Fukushima, la relance du nucléaire ne doit pas se faire. Mobilisons-nous pour un avenir libéré du nucléaire !

40 dessins pour dire Non à la folie du nucléaire seront exposés à St Malo, 44 rue du Patton à la biocoop l’Authentik du 27 octobre au 2 novembre 2021.

*https://www.can-ouest.org/rupture-precoce-des-gaines-de-combustible-epr/

**https://www.marianne.net/economie/economie-europeenne/nucleaire-britannique-la-france-a-nouveau-cocue-apres-les-sous-marins-australiens

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