Que cache la nucléocratie française pour sauver la filière ?
Ce lundi 14 juin, la chaîne américaine CNN* révèle que depuis la fin mai, Framatome, la filiale d’EDF a appelée à la rescousse les autorités américaines devant « une menace radiologique imminente » dans l’un des EPR de Taïshan mis en service récemment (un en 2018, le deuxième en 2019).
Des fuites anormales de gaz radioactifs du circuit primaire ont été détectées. Plutôt que d’arrêter le réacteur, les autorités chinoises préfèrent sacrifier la protection des travailleurs et de sa population en « augmentant les limites acceptables de détection de radiations », situation que nous connaîtrions en Europe si une catastrophe venait à se produire.
Bien que partenaire, Framatome, le fleuron français ne peut en aucun cas décider de l’arrêt du réacteur. Seule la Chine peut le faire et ne se prive pas de le faire comprendre. Ce qui inquiète la France qui s’est fourrée dans le guêpier chinois et voit le glas sonner pour sa filière EPR. L’administration américaine n’avertira que lorsque la catastrophe sera avérée : « s’il y avait un risque pour le public chinois, les Etats Unis seraient tenus de le faire savoir en vertu des traités actuels » .
Si Framatome a fait une notification alarmante le 8 juin aux autorités américaines, elle n’en dit pas un mot dans son communiqué laconique du 14 juin , la maison-mère EDF non plus . « Sur la base des informations disponibles , le réacteur est actuellement dans son domaine de fonctionnement et de sûreté autorisé ».
Le rédacteur de l’article de CNN, Zacchary Cohen n’exclut pas que la situation puisse empirer maintenant ou plus tard s’appuyant sur l’interview de Cheryl Rofer, une scientifique ayant travaillé dans le laboratoire de Los Alamos. Les autorités américaines et françaises avaient caché pendant plus de 30 ans la catastrophe de Kytchym en Oural dans l’ex-URSS en 1957 dans un stockage souterrain de déchets de plutonium avant que le biologiste Jaurès Medvedev, réfugié en Angleterre ne la révèle. Anne Lauvergeon, patronne d’Areva avait tenté sur France 2, de minimiser la situation après le tsunami juste avant que les réacteurs de Fukushima n’explosent le lendemain. Les dirigeants du G7 se sont réunis ce week end au Royaume Uni avec la Chine mais motus et bouche cousue sur ce problème nucléaire critique qui vient seulement d’être révélé ce lundi par CNN après un communiqué de la centrale nucléaire chinoise affirmant que les 2 EPR sont opérationnels. Il s’avère ce jour que le problème remonte à octobre 2020.
C’est la preuve manifeste que les nucléocrates de tous pays et leurs gouvernants refusent la transparence. Les populations n’ont pas à savoir.
Le chantier de l’EPR de Flamanville est désastreux à tout point de vue tant financier que des délais que du point de vue de la sûreté avec une liste sans fin de malfaçons graves et irréparables qui menacent de déboucher sur une catastrophe type Tchernobyl.** (des éléments-clés dont la défaillance doit être exclue, se révèlent être défectueux comme la cuve , le couvercle, le pressuriseur et des soudures des circuits primaire et secondaire).
La mise en service improbable de ce réacteur a été reportée après le élections présidentielles en 2022. Le « modèle » de l’EPR franco-chinois démontre qu’il est un fiasco en train de flirter avec la catastrophe dans une province peuplée de 129 millions d’habitants.Quel dirigeant politique responsable et sensé peut-il avoir l’impudence de soutenir un chantier cauchemardesque et une filière aussi désastreuse ?
Le Collectif anti-nucléaire Ouest demande l’arrêt des réacteurs franco-chinois EPR défaillants, exige l’abandon immédiat du chantier EPR de Flamanville et de tous les chantiers EPR engagés que ce soit à Hinkley Point au Royaume Uni ou en Finlande à Olkiluoto , appelle chaque citoyen conscient du risque à se mobiliser pour un avenir libéré du nucléaire, énergie de destruction massive.
* https://edition.cnn.com/2021/06/14/politics/china-nuclear-reactor-leak-us-monitoring/index.html
**https://www.can-ouest.org/hier-tchernobyl-demain-flamanville/
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