EPR Flamanville : un désastre nucléaire à 19 milliards d’euros. Arrêtons les frais !

EPR inutile, coûteux, dangereux” sont venus scander à Cherbourg en mars 2006 sous une pluie diluvienne plus de 25000 antinucléaires. Puis en 2007 à Rennes, ils étaient plus de 40 000, et à nouveau 20 000 en 2011 après la catastrophe de Fukushima. Encore à Flamanville en octobre 2016 au plus près du chantier du réacteur. Rebelote à l’automne 2017 devant les grilles de la préfecture de St Lô pour s’opposer à la validation de la cuve défectueuse.

Ce désastre industriel, financier, commercial, moral et démocratique doublé d’une aberration écologique, (ce que le Collectif anti-nucléaire Ouest n’avait pas manqué de souligner au président Macron dans le courrier de septembre 2017* ) vient d’être réévalué à 19,1 milliards d’euros par la Cour des Comptes si EDF s’entête à aller jusqu’à la mise en service. Car des coûts complémentaires non intégrés par EDF chiffrés à 6,7 milliards d’euros s’ajoutent au coût avoué à l’automne 2019 de 12,4 milliards d’euros. La seule reprise des 8 soudures situées dans la traversée de l’enceinte réacteur se chiffre à 1,5 milliard d’euros et chaque MWh produit génèrera des pertes financières.

La Cour des Comptes s’est penchée sur le projet annoncé de 6 EPR de second modèle qui se monte à la bagatelle de 46 milliards d’euros, prix de départ. Son verdict est sans appel : EDF a un endettement de plus de 41 milliards d’euros et n’a plus les moyens.

Nul doute qu’EDF, en brandissant la menace de black-out, fera le forcing pour obtenir la prolongation des 56 réacteurs jusqu’à 60 ans quelque soit le risque encouru de catastrophe. L’acier de la cuve des réacteurs actuels n’a été prévu que pour résister à 30 ans de réaction nucléaire et ils ont quasiment tous (hormis 5) dépassé leur durée de fonctionnement. La cuve est le seul élément qui ne peut être changé. Dans un précédent rapport, la Cour des Comptes avait évalué le rafistolage en cours dit “grand carénage” à 100 milliards d’euros.

Jusqu’à quand les gouvernants continueront-ils de faire la sourde oreille ? La conclusion devrait couler de source : arrêtons les frais tout de suite. Les milliards économisés seraient bien utiles dans une vraie politique énergétique basée sur les renouvelables et la sobriété. Au moment où nos soignants attendent une revalorisation digne de leur salaire, continuer cette gabegie dispendieuse serait une provocation .

 

*https://www.can-ouest.org/lepr-un-chantier-desastreux-a-tout-point-de-vue/

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